Sur 9 toiles blanches sur châssis de 40X40 cm,
1) je peins à l'acrylique blanche de façon aléatoire. Ensuite, je dessine à l'encre de Chine quelques signes ;
2) je lave la toile et la peinture se dissout et emmène avec elle une partie du dessin ;
Il reste comme détails visibles les grains de la toile tissée ainsi que des traces grises et noires dessinées à l'encre dans un « grand » espace blanc. La peinture est éliminée au profit du dessin dont le statut est mis en avant (si cela était encore nécessaire à notre époque). Par le fait d'avoir lavé et frotté le support, seul le dessin reste et se fond avec lui et surtout le médium se lie intimement au support.
L'impression est celle d'espace, de vide et de « presque rien ».
Le processus est celui de poser de la matière, de la perturber et de voir ce qui reste. Il s'apparente au fait de gratter la surface (d'ailleurs je la frotte avec une éponge) pour atteindre ce qui se trouve derrière ou dans la matière. Action de se fondre et se dissoudre en un tout.
J'ai choisi le format carré, nombre d'or pour ne pas avoir à décider du choix plus aléatoire de la longueur et de la largeur d'une verticalité ou horizontalité. De plus, 9 petites toiles présentées côte à côte invitent le regardeur à les regarder aussi séparément et à en voir davantage le détail de chacune. Car le sujet est bien le détail, l'immensité du peu, du petit, du point, de la virgule, jusqu'à la trame de la toile, ici toujours horizontale.
Les petits carrés présentés côte à côte forment un carré de 120X120 cm.
Les frontières de chaque tableau sont les bords qui donnent une structure quadrillée animant un espace blanc ponctué de quelques éléments noirs plus ou moins dilués. Les nuances des toiles et leurs frontières de par leur nature et position, présentent de légères différences, ce qui ajoute des subtilités au travail.