Le “Tétraphore” m’a été inspiré par les solides de Platon, troisième né de la collection “Platophore” comportant cinq
œuvres, il est constitué de quatre triangles équilatéraux.
L'étude passionnante du nombre d'or et de la géométrie sacrée m'a amené à croiser la route de Platon et de ses solides
aux formes parfaites, que l'on retrouve en tous temps et partout dans la nature, abritant en elles cette force invisible
presque magique.
Captivé par cette découverte, je ressenti le besoin d'utiliser ces polyèdres pour en créer des objets de contemplation, de
fascination. Chacun des cinq solides étant associé à un élément tel que l'eau, la terre, le vent et l’Univers, je choisi le
tétraèdre représentant du feu. Cette sculpture est née de l’hérédité de la pionnière de la collection, le “Dodécaphore” dont
l’histoire est indispensable avant de découvrir les autres, toutes basées sur cette idée, différenciées seulement par leurs
formes et leurs symboles.
A l’origine le “Dodécaphore”, représentant de l’Univers, devait être un élément de mobilier en acier découpé et soudé. Le
siège était alors parfait pour le sens que je voulais donner à cette œuvre : " Se laisser porter par l'Univers ".
Seulement, si l'aspect esthétique était bien présent, le coté fascinant ne l'était pas. Je devais aller plus loin.
Que serait l'Univers sans ses infinies lumières ? La lumière ! Oui, elle qui attire, qui séduit, qui absorbe celui qui
l'observe, elle qui donne l'espoir et même la vie, qui rassure ou qui berce, qui transporte et fait voyager. C'était ça ! Allier
les forces. L'inspiration explosa alors dans ma tête et je voulais en faire de même avec cette sculpture.
La source lumineuse placée à l'intérieur du solide telle une étoile au centre de l'Univers ne demandait qu'à exploser, elle
aussi, afin de libérer toute sa puissance. Dans cette énergie je décidais alors " d'ouvrir " chaque face en faisant des
découpes concentriques dans le but de libérer la lumière. Insuffisant à mon goût, trop fade encore, une idée me vint alors
comme un éclair. La lumière devait exploser, la matière aussi !
C'est dans l'art cinétique que je puise cette technique inspirée par les " Tourne-vent ". Le résultat était là, je le tenais, le
dodécaèdre combiné à la lumière potentialisaient ! Les faces déployées comme découpées et poussées par les éclats
lumineux laissaient alors jaillir cette énergie transcendante sur les parois environnantes comme une supernova au milieu
du cosmos. Lorsqu'elle est éteinte, l’œil ne demande qu'à observer tous les détails extérieur de sa coque, il cherche même
à la traverser pour en voir l'intérieur. Contrairement aux "Pénétrables" de J.R.Soto qui offrent la possibilité à
l'observateur de rentrer et traverser l'œuvre, c'est dans l'obscurité totale qu'un nouveau monde s'éclaire. Allumée,
l'intérieur du solide jusqu'alors impénétrable, se projette dans la pièce, englobant ainsi le "regardeur" et le plaçant au
cœur de l'Univers sans même y être entré. De cette façon, ce n'est pas l'observateur qui entre dans la structure mais la
structure qui s'empare de lui. C'est en appuyant sur l'interrupteur la première fois que j'ai su que j'avais atteins mon
objectif.
J’étais captivé...
Le dodécaèdre de Platon devenu alors porteur de lumière donna naissance à ma collection “Platophore”.