Je m’intéresse à la langue, aux espaces qui se trament derrière elle et surtout aux images auxquelles elles renvoient, cachées derrière des aspects prêts à l’emploi, des stéréotypes, à travers les représentations du corps et du genre dans la société contemporaine.
La langue ne se travaille non pas à l’endroit de son interprétation mais là où il est possible de la faire résonner comme un objet plastique.
Dans une société obnubilée par le culte de l’apparence, j’interroge comment la période contemporaine exprime le féminin, le masculin, le corps et ses symboles dans un moment ou celui-ci doit être actif, lisse, mobile, attractif, performant...
J’alimente ma réflexion sur le pouvoir et les impasses des images médiatiques ou médiatisées qui participent à la normalisation des corps et des comportements qui induisent massivement des modèles d’identifications à partir desquels nous nous construisons en proposant des relevés photographiques, la production d’objets et des installations.
Les médiums sont envisagés comme outils sensoriels qui déclenchent, élaborent et provoquent !
L’humour et l’ironie comme révélateur des questionnements individuels et collectifs afin d’appréhender et d’envisager « nos images » et « nos libertés » !
Mon travail dé/contextualise, connote, signifie, le rire à l’angle des commissures.
Une démarche en forme de rempart contre la perte de sens à laquelle s’expose notre société contemporaine.
Sois belle et tais-toi est une photographie que j’ai cadré très serré sur le visage et sur laquelle j’ai brodé avec du fil sur les yeux et la bouche pour l’empêcher de voir le monde, et pour qu’elle ne puisse pas s’exprimer donner son avis la femme ne doit être que belle et se taire.
