Rachel Kah est née le 24 décembre 1971 à Strasbourg.
Très jeune, elle se passionne pour le ballet. En 1987, elle obtient la médaille d’or de danse classique au conservatoire national de Strasbourg et va se forger une carrière à Marseille dans l’école du grand maître et chorégraphe Roland Petit. Elle intègre sa compagnie.
Un caprice du sort vient entraver cette vocation. Elle ne dansera plus.
Alors ce que son corps ne peut plus exprimer, l’œil et la main vont le faire.
Elle obtient son diplôme d’architecte DPLG avec brio à l’école nationale supérieure d’architecture de Marseille et son travail est remarqué par Rodolphe Luscher, architecte de renommée internationale, qui lui propose de collaborer avec lui dans son atelier lausannois, en Suisse.
La jeune femme y deviendra chef de projets d’architecture et d’aménagement du territoire.
Elle y rencontre Jean-François Reymond, artiste peintre qui collabore fréquemment avec l’Atelier Luscher. L’homme travaille essentiellement avec le sable, matériau qui la séduit immédiatement et sera pour elle une révélation.
Ainsi Rachel Kah tutoie principalement le sable mais également des matériaux bruts tels que le béton, le zinc, la terre, l’acier, la rouille ou la cendre.
Elle a toujours privilégié le travail de matériaux vivants, contraignants, puissants, brutaux, empreints d’anciennes vies, desquels à contrario elle ne voit que la grâce et délicatesse de l’œuvre du temps.
L’artiste crée des œuvres abstraites à la fois rugueuses et aériennes qui possèdent peu ou prou de couleurs. Recherche de l’équilibre entre traces, cicatrices et empreintes. Capture d’une violence apprivoisée.
Elle tend à esquisser la perfection d’un état éphémère et impalpable pourtant contraint à perpétuelle incomplétude. L’intention du geste s’impose. Les matériaux se confrontent. Des traces s’immiscent. L’instant fugace se fige.
Elle donne également vie ou plutôt intention à des sculptures filiformes, gracieuses, imparfaites et éthérées.
Son esprit voit ; mais ne sait rien. Son corps sait - ou croit savoir - et ses mains en deviennent l’outil, presque malgré elle. Elle sculpte la blessure et vulnérabilité secrète des êtres, obsessionnellement, incessamment et qui irrémédiablement devient « L’homme seul » entre ses doigts.