English / Français
I was born in 1998 in Nogent-sur-Marne (France) and lived in
Fontenay-sous-Bois until I was 19. In 2016 I joined a preparatory class for art
schools and in 2017 that I was accepted and entered the National School of Art
in Bourges.
In 2022 I obtained my national diploma in plastic expression. My
five years at the Beaux-Arts have allowed me to develop my artistic work which
revolves around an expression of my feelings through the use of Shibari /
Kinbaku or more commonly called Bondage. This practice is a rope art
originating in Japan witch constrain a person in their movements. This art is
at the center of my interests and has become my research engine, both
theoretical and plastic.
Indeed, I am very interested in this technique,
because beyond being my means of plastic expression, it has over time become my
language. A love language that allows me to materialize sentimental ties through
the rope. This language develops itself and unfolds around the body but
increasingly tends to detach itself from it. With time, I realized the almost total
absence of my own body in my works to end up understanding that my presence was
in the strings, they are my self-portraits.
My artistic practice revolves
around several mediums such as painting, photography, drawing, video or even
volume which allow me to access a greater variety of means to deploy my strings
and enrich my language. Well aware of the eroticism that emanates from this
technique and that can be found in my work, this is not the aspect that
interests me and on which I want to focus. Indeed, beyond my desire to
represent my links, the use of rope gives me access to a variety of notions for
artistic creation such as (de)construction, deformation as well as physical
and/or temporal suspension of the bodies. I also like to play on encounters between
elements in tension and others revealing a certain softness for example in
works mixing contracted bodies covered by drapes with a soft and silky
appearance. This type of meeting is found in particular in my choice of colors
intermixing bright and lighter/pastel colors with a transparent aspect.
I would like to
continue representing my sentimental ties while sliding more and more towards a
connection with my public.
Before getting into my work, it seems important to me to take stock of
safety by specifying that when you practice/want to practice Shibari, the
consent of the participants is mandatory. Rules as well as the limits of each
must be stated and respected, the limits cannot be exceeded even if one of the
participants requests it during the session. Obviously a safe word must be put
in place and also respected. The consumption of drugs and alcohol is absolutely
forbidden. It seems to me just as important to specify that gender does not
determine the position of dominant or dominated. Moreover, if we take a good
look at the physical dominant is subject to the decisions of the tied up. I
raise this point in order to clarify that it is therefore not a practice which
aims at any submission of the woman because she is a woman, but a submission of
a submissive because they wish it.
Français
Je suis née en 1998 à Nogent-sur Marne (France)
et ai vécu à Fontenay-sous-Bois jusqu'à mes 19 ans. En 2016 j’ai intégré une
classe préparatoire pour les écoles d’art et c’est en 2017 que je serais
acceptée et ferais mon entrée à l’Ecole Nationale Supérieure d’Art de Bourges.
En 2022 j’ai obtenu mon diplôme national supérieur d’expression plastique. Mes cinq
années aux Beaux-Arts m’auront permise de développer mon travail artistique qui
s’articule autour d’une
expression de mes sentiments à travers l’utilisation du Shibari / Kinbaku ou
plus communément appelé Bondage en Occident. Cette pratique est un art de la
corde originaire du Japon ayant pour but de contraindre une personne dans ses
mouvements, elle est au centre de mes intérêts et, est devenue mon moteur de
recherche aussi bien théorique que plastique.
En
effet, je m’intéresse beaucoup à cette technique, car au-delà d’être mon moyen
d’expression plastique, elle est au fil du temps devenue mon langage. Un
langage amoureux qui me permet à travers la corde une matérialisation de liens
sentimentaux. Ce langage se développe et se déploie autour de corps, mais tend
de plus en plus à s’en détacher. Par ailleurs, je me suis rendue compte de
l’absence quasi totale de mon propre corps dans mes œuvres pour finir par
comprendre que ma présence se trouvait dans les cordes. Elles sont mes
autoportraits.
Ma
pratique artistique s’articule autour de plusieurs médiums tels que la
peinture, la photo, le dessin, la vidéo ou encore le volume qui me permettent
d’accéder à une variété plus grande de moyens pour déployer mes cordes et
enrichir mon langage. Bien consciente de l’érotisme qui émane de cette
technique et que l’on peut retrouver dans mon travail, ce n’est pas l’aspect
qui m’intéresse et sur lequel je veux me pencher. En effet, au-delà de mon
envie de représenter mes liens, l’utilisation des cordes me donne accès à une
variété de notions pour la création artistique tel que la
(dé)construction, la déformation ainsi que la suspension physique et/ ou
temporelle des corps. J’aime aussi jouer sur des rencontres entre des éléments
en tension et d’autres relevant d’une certaine douceur que l’on retrouve par
exemple sur des travaux mêlant des corps contractés couverts par des drapés a l’aspect
doux et soyeux. Ce type de rencontre se retrouve notamment dans mes choix de
couleurs entremêlant des couleurs vives et d’autres plus légères a l’aspect
transparent.
J’aimerais
continuer à représenter mes liens sentimentaux tout en glissant de plus en plus
vers une connexion avec mon public.
Avant
de se plonger dans mon travail, il me paraît important de faire un point sur la
sécurité en précisant que lorsque l’on pratique/voulons pratiquer le Shibari,
le consentement des participant·e·s est obligatoire. Des règles ainsi que les
limites de chacun·e doivent êtres énoncées et respectées, les limites ne
peuvent êtres dépassées même si un·e des participant·e·s en fait la demande
lors de la séance. Bien évidement un safe word doit être mis en place et, lui aussi
respecté.
La
consommation de drogue et d’alcool est absolument à prescrire. Il me semble
tout aussi important de préciser que le genre ne détermine pas la position de
dominant·e ou dominé·e. Par ailleurs, si l’on regarde bien le·a dominant·e
physique est soumis·e aux décisions du·e le·a ligoté·e. Je soulève ce point
afin de préciser que ce n’est donc pas une pratique qui a pour but une
quelconque soumission de la femme car elle est une femme, mais une soumission
d’un·e soumis·e car iel le souhaite.