(mi scusi, non parlo italiano) Un tabouret, objet usuel mais dont on a oublié la richesse et l’origine, est ici surélevé... Read More
(mi scusi, non parlo italiano) Un tabouret, objet usuel mais dont on a oublié la richesse et l’origine, est ici surélevé et mis en valeur. Grâce à sa forme et à sa simplicité, il nous offre la possibilité d’une vision complète, un accès total à tout ce qui nous entoure, et ce d’autant plus quand il tourne sur lui-même et nous engage à reproduire son mouvement circulaire. De par la posture qu’il nous force à adopter, le tabouret crée en nous une certaine fragilité : privé du confort d’un dossier, nous sommes plus alertes, parfois à la recherche de notre équilibre.
Comme Anne d’Autriche au XVII qui bouleversa les codes en invitant à sa table deux duchesses qui n’avaient pas droit d’y siéger en leur offrant un tabouret, l’artiste propose à chacun de prendre part aux discussions, de manipuler cet objet mais surtout de reconsidérer notre place et notre relation vis à vis de l’art. Car la possibilité de changer de point de vue et le recul sont des conditions essentielles pour une perception pleine et entière.
Regarder donne du sens à l’œuvre car sans ce regard, l’œuvre n’est rien. Mais de quel regard parlons-nous ? Observer est autant une intention physique que spirituelle, qui requiert avant toute chose du temps : celui de s’asseoir et de laisser place. Ainsi, les « laisser- place » deviennent presque plus importants que les œuvres elles-mêmes.