Il s'agit d'un projet d'envergure, un projet sculptural
d'une ville miniature constituée de produits d'addictions diverses, où chaque
quartier représente une addiction particulière, en un catalogue graphique et en
relief, en forme de paysage urbain.
L'oeuvre en proposition de présentation est une partie de l'installation finale, représentant 4 addictions en 4 quartiers: Hairstyle - Perfume - Tea - Coffee.
Addictionville est une ville dont les bâtiments sont
composés d'objets d'addiction, de symboles addictifs ou obsessionnels. Le
centre ville sera constitué de 36 quartiers en plan carré, entouré de 28 autres
quartiers de banlieue. Une extension au-delà des banlieues Nord comprendra
encore 16 quartiers mettant en scène encore 10 autres addictions ainsi que le
palais de l'Archiprince d’Addictionville. L’installation mesurera à sa
complétion quelque 5 mètres sur 6.
Les addictions diverses présentées seront mises en scène
pour provoquer une réflexion sur nos modes de vie trop souvent destructeurs et
irrespectueux. Même si la liste des addictions est non exhaustive, inexacte ou
même contestable à certains égards, il reste évident que les humains ont
souvent développé des penchants, des désirs, des habitudes, des rituels, qui
enjolivent nos vies parfois, mais aussi nous rendent esclaves d'addictions
lourdes qui peuvent avoir, et ont trop souvent, des conséquences funestes sur
notre santé, notre sociabilité, notre vie, notre environnement.
Ainsi, si le centre ville d'Addictionville pourra
apparaître très «glamour» avec ses belles avenues et les beaux objets
d'addiction agencés harmonieusement, les autres quartiers de banlieue entourant
le centre montreront plus crûment le vrai côté de l'addiction, mettant en scène
tant les moyens et conditions de production des objets d'addiction que les
effets négatifs de la plupart des addictions présentées.
Le projet Addictionville, au-delà du
projet sculptural, est un projet conceptuel d'envergure. Le projet se situe
dans l'inconscient collectif que j'entends ici mettre au jour. Il est à
prétention universelle, autant que le sont, à mon sens, les grandes addictions
qui rendent esclave l'humanité depuis la nuit des temps.
Néanmoins j'ai souhaité aussi le situer
dans une temporalité et une géographie, qui toutes fictives qu'elles sont, lui
donnent une dimension physique bien tangible.
Ainsi, j'ai créé une histoire, un contexte
géographique et même étatique autour de la ville d'Addictionville. Cette ville
n'est autre que la capitale d'un État, la Tyrannie d'Olethros (signifiant en
grec "ravage"), dont j'ai retrouvé la trace dans mon imagination, et
l'observation de notre monde, dont il est la caricature.
Le projet Addictionville est ainsi
multiforme: d'une œuvre sculptée représentant la capitale de l’État d'Olethros,
le projet se poursuit en parallèle par l'évocation des grands traits de l'histoire
et de la culture de cet état de perdition, au moyen de créations thématiques
autour du thème de l'addiction, de la fatuité et de la prédation. Le caractère
multiforme du projet me permettra une diversité de création importante et
motivante (création de cartes de l’État, des timbres, de sa monnaie, de vues de
ses paysages, de portraits de ses personnalités, de la représentation d'objets
usuels ou autres de l'univers de la tyrannie d'Olethros...).
Naturellement, je deviens notamment moi-même l'acteur créateur
du projet en prenant la peau de l’héritier du tyran d'Olethros, l'Archiprince
d’Addictionville lui-même.