"Repartir a zéro comme si la peinture n'avait jamais existé"
- Barnett Newman (1970) au sujet des années d' après-guerre. Bien sûr
aujourd'hui le contexte a changé mais comment présenter mieux l'invention d'un
type d'abstraction via un procédé en peinture ? - le moment "zéro"
d'une mise en œuvre particulière qui va déterminer l'aspect du tableau, presque
l'image créée, avec le choix des couleurs..
Ce tableau est le premier de la série ARCHER, ou comment peindre hors
châssis sur toile flottante permet de continuer la sculpture alors que l'on se
trouve dans l'atelier du peintre. La particularité de cette mise en œuvre qui
va au delà de la notion de technique trop réductrice, est d'intégrer le
support, le support comme un dynamisme, le dynamisme principal de la création
de l'œuvre. La toile est en effet
d'abord tendue sur une espèce de grand coussin qui correspond au format du
tableau. Par un geste continu par pressions sur la surface légèrement inclinée,
recouverte de couches de peinture encore
fraîches et fluides , je commence alors mon travail véritable de peintre.
Pourquoi ARCHER? -
pour le clin d'œil à la musique qui jaillit
de l'archer du violoniste, comme apparait la peinture sur cette toile, en fonds
colorés multiples qui s'interpénètrent et gardent cependant leur distinction,
un jaune, un rouge, un bleu. La raclette de caoutchouc souple des débuts de la
série CQFD qui répondait si bien à la souplesse (du coussin) du support, pour
chasser la peinture, ou la retenir au grés de mon geste, est remplacé ici par
une espèce de grand "archer", ce genre d'outil que l'on se fabrique soi-même
dans l'espoir d'obtenir un résultat précis. Ainsi, alors que cet archer est
aussi grand que la hauteur du tableau, j'effectue un seul passage sur la toile
dans le frais des couches de peinture, que l'on peut aussi comparer à la
vibration d'une corde.
La toile est ensuite clouée sur le châssis, signée au dos, et vernie
par mes soins. Le vernis satiné, amplifie l'aspect doux et lisse de la surface.
I have a sculptor approach to painting. What can i do with this material which change state from fluidity in a pot to being dry and solid on canvas ? What happen in between when spread on a flat plan is what interest me. Through a process i create an image rather than starting from the idea of an image. I trust material and frontality to always enter the field of "representation". So the sheer presence of the painting is often overwhelming because there is no conflict between the medium the technique used and the image it creates. The surface is smooth with here and there layer of thicker paint