L'inconnue... ou l'inconnue de l'équation qui s'écrit sous nos yeux... J'ai souvent été frappé, à la télévision ou dans certaines photos d'actualité, par la disproportion entre la lourdeur du dispositif médiatique et la modeste place occupée par la personne interviewée qui, à priori, pourtant, est sensée être au centre de l'attention. J'ai voulu ici mettre en valeur, non pas la personne interviewée – qui se résume à sa silhouette, en creux. En effet, je suis allé jusqu'à laisser la toile vierge à cet endroit. Ce parti-pris crée une espèce de trou dans la toile, une absence, une béance. Cependant quelques lignes fantômes, suggérant la forme du costume, à demi effacées, sont visibles en filigrane, comme le souvenir de sa disparition – mais la forêt des caméras et des micros qui lui tendent une embuscade, ou bien lui font comme une assez fantasque et monstrueuse auréole: gigantesque fleur aux pétales de plastique et d'acier. Pour cette parie périphérique, je n'ai pas hésité à mélanger sur la toile mes touches de peintures à la poudre de fusain de l'esquisse sous-jacente, ce qui en estompa la clarté et en modifia la couleur.
Détail du format : quadriptyque 4 X ( 80 X 60 ) cm - intervalle 2 cm
