Chronique d'une sentence annoncée, linogravure, triptyque 61X183 cm 2021.Tirage limité à 30 exemplaires. Je pense que nous sommes conditionnés à croire que... Read More
Chronique d'une sentence annoncée, linogravure, triptyque 61X183 cm 2021.
Tirage limité à 30 exemplaires.
Je pense que nous sommes conditionnés à croire que l'homme est une entité indépendante de la nature qui s'impose à l'ensemble des autres en croyant qu'elle est la seule à maîtriser son propre destin. Ce n'est qu'une hypothèse… peut-être?
Mais Fernando Pessoa écrivait dans le livre de l'Intranquillité: « Eternels passagers de nous mêmes, il n'est pas d'autre paysage que ce que nous sommes. Nous ne possédons rien, car nous ne nous possédons pas nous mêmes. Nous n'avons rien parce que nous ne sommes rien. Quelles mains pourrais je tendre et vers quel univers? Car l'univers n'est pas à moi: c'est moi qui suis l'univers . »Et aujourd'hui pour moi l'homme n'est en fin de compte que l'un des composants d'une nature hermaphrodite, c'est elle qui reprend ses droits. A la fois femme et homme elle se reproduit elle même… à l'infini et depuis des siècles.
A l'instar d'une allégorie j'ai choisi de mettre en scène la chronique d'une phrase annoncée, comme si nous n'avions pas été prévenus…
En réalisant cette linogravure je cite la pratique d'Ernest Pignon Ernest qui fait revivre des «espaces temps», je ravive de mon côté la personnalité de son personnage Pulcinella (Naples 1992). Il est en effet ce personnage, lui même désigné comme hermaphrodite qui, tout en traversant l'histoire, un devenir un symbole aujourd'hui honoré par plusieurs nations. Il caractérise la diversité et la synthèse au sein d'une scène où je fais appel à d'autres références. Celles de William Ernest Hendley le poète qui a écrit Invictus ) et les gravures qui illustrent les écrits du marquis de Sade, sont rédigés pour nourrir l'idée que la nature est à la fois tout et son contraire. En cela elle nous nous montre comment stoïcisme et épicurisme ne font qu'une seule et même doctrine, dont la peur de dieu, de la mort, de la douleur et des plaisirs n'est articulée qu'autour d'une grande mascarade où, en fin de compte, chacun séparément tente de justifier sa présence sur terre.