« Un peintre ne doit pas seulement peindre ce
qu’il a devant lui, mais également ce qu’il voit en lui.
S’il ne voit rien en lui, qu’il renonce également à
peindre ce qu’il voit devant lui. »
Gaspar David Friedrich
« L’art ajoute du désordre et du tourment au monde. »
Pierre Guyotat
Raphael D. is he a painter? His creation aligns objections; Does she not exhibit photos, installations, sculptures? yes, but ... sensations persist, memories insist, a universe infuses the viewer with stubborn impressions, a network of signs interferes with which he gradually stares: lines ...
Features ? Of course, look at his work if you still have to: its lines, its dotted lines, its air lines which air, its wandering lines which escape while continuing their momentum, develop their momentum ... No doubt, an aesthetic enlightens by playing with the basis of light.
Accustomed to the grafs' on the crest of the roofs, let us follow this creator up-in-the-air, less thief than seized by the call of writing, his syntax of forms: claw, zebra pattern, harrow, reveal the call of signs, the flash of language; carried by them, Raphael D. locates, pushes back, integrates, calls and reveals: the body composed or decomposed but still in motion. The artist composes these melodies in a minor mode, between evocation, saudade, rumors from the sea.
Other modalities follow, all incisors, branched, sliced. His anguish, his triggers: the mystery of course and the luck of the truth that he calls for ... We accompany the plastic surgeon on his journey, compacting with him certainties, prejudices and expectations in a quick bundle, "human until" tragically ”would have said Lacan. Bent over by adversity, moving and impaled; not yet dying, helpless but still in motion. Will this hand have accomplished, resolved, celebrated what it was setting out for?
Here she is stranded, struck in the heart; but quivering, far from the fireman, Work, by itself ...
No doubt, Raphael D. has met Kafka: art is, like prayer, a hand stretched out in the dark that wants to seize a part of grace in order to transform itself into a hand that gives.
LIGNES D’ERRE... D’UN MONTE EN L’AIR ?
Texte de Philippe Porret
Raphael D. est-il peintre ? Sa création aligne les objections ; n’expose-t-elle pas photo, installations,
sculptures ? oui, mais... des sensations persistent, des souvenirs insistent, un univers infuse au specta-
teur des impressions tenaces, un réseau de signes s’immisce qu’il dévisage peu à peu : des traits...
Des traits ? Bien sûr, regardez son travail s’il le faut encore : ses tracés, ses pointillés, ses lignes d’air qui
aèrent, ses lignes d’erre qui s’échappent en poursuivant leur lancée, développent leur élan... Aucun
doute, une esthétique éclaire en se jouant du fondement de la lumière.
Habitué des grafs’ sur la crête des toits, suivons ce créateur monte-en-l’air, moins voleur que saisi par
l’appel de l’écriture, sa syntaxe des formes : griffe, zébrage, herse, révèlent l’appel des signes, l’éclair
du langage ; portés par eux, Raphael D. situe, repousse, intègre, appelle et dévoile : le corps composé
ou décomposé mais encore en marche. L’artiste compose ces mélodies sur le mode mineur, entre
évocation, saudade, rumeurs du large.
D’autres modalités suivent, toutes incisives, branchées, tranchées. Son angoisse, ses triggers : le mystère
bien sûr et l’heur de vérité qu’il appelle... L’on accompagne le plasticien en son voyage, compactant
avec lui certitudes, préjugés et attentes en un rapide baluchon, « humain jusqu’au tragique » aurait dit
Lacan. Courbée par l’adversité, mouvante et empalée ; pas encore agonisante, frappée d’impuissance
mais en élan, encore. Cette main aura-t-elle accompli, résolu, célébré ce vers quoi elle s’élançait ?
La voici échouée, atteinte en plein cœur ; mais frémissante, loin du pompier, Œuvre, à elle seule...
Pas de doute, Raphael D. a rencontré Kafka : l’art est, comme la prière, une main tendue dans l’obscurité
qui veut saisir une part de grâce pour se muer en une main qui donne.
C’est fait.