Je suis né en décembre 1983 à Mayenne. J'ai vécu mon enfance en campagne, à Lévaré, au cœur du bocage mayennais qui ne manqua pas de façonner profondément mon paysage intérieur, au gré des bois, des champs, du jardin natal...
Read More
Je suis né en décembre 1983
à Mayenne. J'ai vécu mon enfance en campagne, à Lévaré, au cœur du bocage
mayennais qui ne manqua pas de façonner profondément mon paysage intérieur, au
gré des bois, des champs, du jardin natal et des chemins creux. Mes vacances
régulières en haute montagne m'ont également beaucoup marquées, et je garde une
affinité forte pour ce paysage-monde, où plusieurs types de paysages semblent
cohabiter par étagements successifs. Vers quinze ans je découvris Henri
Matisse, Maurice De Vlamink, André Derain et les autres «fauves» qui furent ma
première grande révélation artistique: oasis de fraîcheur et de joie dans les
ténèbres de l'adolescence. C'est à cette époque aussi que je commençai à
peindre, assez fiévreusement d'ailleurs. Je devais entamer deux ans plus tard
une véritable soûlographie cinématographique axée sur les grands classiques, et
surtout sur les burlesques américains du muet, que je place encore aujourd'hui
au panthéon de mes goûts les plus sûrs. J'écoutais en parallèle beaucoup de
jazz moderne: John Coltrane, Kenny Garrett... Jean-Claude Louarn, qui
dispensais les cours d'arts plastiques au lycée, m'apporta une solide base en culture
générale ainsi qu'une approche plus réflexive et théorique. Puis ce fut les
Beaux-arts – son architecture dix-neuvième et son parc arboré qui nous offrait
ses entractes, au cœur de l'effervescence urbaine – vaste laboratoire où
j'essayais de poursuivre, comme chacun d'entre nous sans doute, le difficile et
interminable accouchement de moi-même: le «deviens ce que tu es» de Nietzsche.
Mes multiples promenades et pérégrinations à travers la ville me révélaient
alors de nouveaux sujets qui finirent, assez naturellement, par se retrouver
dans mes peintures. Je travaillais aussi à partir de photogrammes, ou en
m'inspirant d'articles de press. Mes chocs artistiques, je les devais alors à
la plupart des peintres expressionnistes allemands, à Chaïm Soutine, Buster
Keaton, Frank Zappa, Blaise Cendrars et Louis Calaferte. Mon gôut pour le le
baroque, le burlesque et la bizarrerie trouvaient là des incarnations superbes
et magistrales. Puis plus tard ce fut Le Tintoret, Friedrich Wilhelm Murnau, Le
Gréco, pour leur puissance expressive, et Paul Rebeyrolles, ce vieil ogre
bachique. Autant d'artistes qui métamorphosèrent en profondeur ma vision du
monde, et ma façon d'être au monde – à moins qu'ils ne soient entrés en
coïncidence avec un état d'esprit depuis longtemps latent, en moi, comme une
épiphanie. Depuis 2011 je vit et travaille à Langan, petit bourg au nord de
Rennes. Les marches quasi quotidiennes en pleine nature me sont et m'ont
toujours été indispensable: j'en tire mon énergie et mon inspiration pour penser
et créer... sève inaltérable, toujours élancée vers les plus hautes cimes de
l'être. Mes peintres préférés du moments sont Bernhard Heisig, Jaques Truphémus
et Jelena Dakovic. Je lis en parallèle beaucoup de poésie (Anna de Noailles,
Alain Bosquet...), et me suis pris d'admiration pour certains protagonistes du
free-jazz tels que Sun Ra et Cecil Taylor.